Psychologue diplômée exerçant en ligne depuis 2012, je propose des suivis psychologiques à distance auprès de personnes résidant à Mayotte (Mamoudzou, Dzaoudzi, Dembéni, Tsingoni, Mtsamboro, Chiconi, etc..). Je vais vous parler des émotions.
Qu’est-ce qu’une émotion ?
Plusieurs dimensions caractérisent une émotion :
- il s’agit d’une expérience plutôt rapide et d’intensité variable ;
- elle s’accompagne de modifications de l’état du corps ;
- elle engendre des expressions faciales des modifications de la voix et des vocalisations ainsi que des postures et des gestes ;
- elle peut être colorée positivement (plaisir) ou négativement (déplaisir) ;
- elle est déterminée par la façon dont nous évaluons la situation dans laquelle nous sommes ;
- elle est une réponse à un stimulus « émotionnellement compétent ».
Les émotions de bases sont la peur, la surprise, la joie, la tristesse, la colère et le dégoût.
A quoi servent-elles ?
Les émotions servent à différentes fins :
- elles motivent nos actions comme fuir, lutter ou se figer ;
- elles indiquent aux autres que nous faisons face à des facteurs de stress et que nous avons peut-être besoin de soutien ;
- elles comportent de la sagesse. Elles nous disent que quelque chose d’important dans notre vie est en train de changer ou nécessite notre attention.
Ainsi, les émotions influencent les fonctions cognitives (perceptions, attention, mémoire).
Il s’avère qu’elles influencent nos choix et nos décisions.
Elles déclenchent également des comportements adaptés. En effet, ressentir une émotion permet à l’individu d’agir, d’adapter au mieux son comportement en réaction à un changement dans le monde environnant.
De plus, les émotions sont essentielles à la communication entre humains. A travers elles, nous communiquons nos états mentaux. L’expression des émotions permet à autrui d’accéder à l’état émotionnel d’un individu et de prédire son comportement. En parallèle, elle induira aussi une émotion chez celui qui la perçoit. Ainsi, des émotions partagées au sein d’un groupe en renforcent la cohésion et en cela elles constituent une base pour nos relations sociales.
Localisation des émotions
Tout d’abord, le neurophysiologiste américain Walter Cannon (1871-1945) étudia des sujets atteints de lésions cérébrales et privés de certaines émotions. Il en conclu que l’hypothalamus était l’un des centres cérébraux des émotions.
Puis, en 1937, sa thèse fut complexifiée par l’anatomiste James Papez (1883-1958). Ce dernier tenta d’expliquer les émotions ressenties par le sujet par l’action d’un circuit reliant l’hypothalamus au cortex médian.
Ensuite, en 1952, Paul MacLean (1913-2007) utilisa pour la première fois l’expression de « système limbique » pour désigner le cerveau viscéral du rhinencéphale, dont il fait le centre des émotions. Selon MacLean, il s’agit d’un système intégré comprenant, outre le circuit de Papez, l’amygdale, le septum et le cortex préfrontal.
Cependant, l’identification du système limbique à un « cerveau émotionnel » a été remise en cause. Ainsi, des chercheurs ont soulignés l’extrême diversité de nos émotions et leur rattachement à plusieurs circuits plutôt qu’à un centre unique. Il y aurait donc plusieurs « cerveaux émotionnels » dans le cerveau, chaque émotion correspondant à une unité cérébrale distincte ou à un système composé de plusieurs unités cérébrales interconnectées.
Les neurosciences s’attachent ainsi aujourd’hui à étudier des émotions bien précises, plutôt que les émotions en général, en cherchant à identifier d’éventuels circuits cérébraux correspondants.
Sources :
– Fondation La main à la pâte
– Fédération pour la Recherche sur le Cerveau
– Stratégie en milieu de travail sur la santé mentale